
Portrait dâentrepreneurs : #9 Jean-Guillaume, Vincent & Killian â Welii
June 6, 2023

Interview Welii â Jean-Guillaume, Vincent & Killian
Aujourdâhui, on permet Ă des boites comme Aircall, Jellysmack, Skello ou encore Deezer, dâaller rĂ©cupĂ©rer jusquâĂ 36% de leurs dĂ©penses en IT. Tout ça sans prendre en compte le temps quâon leur fait Ă©conomiser au quotidien, en renĂ©gociant pour eux leurs contrats !
Ils sont le cĆur de la fondation, celles et ceux qui nous font partager leurs plus belles aventures et leurs challenges les plus difficiles, dont nous adorons suivre lâĂ©volution, comprendre le produit, analyser le marché⊠Focus sur nos laurĂ©at.es Ă travers une sĂ©rie de portraits. â€
Welii est une solution qui permet aux entreprises dâavoir une meilleure visibilitĂ©, de gagner du temps, dâoptimiser les dĂ©penses et la gestion de tous leurs logiciels SaaS. Nous avons rencontrĂ© Jean-Guillaume BURET, Vincent COSTE et Killian BUFFARD, les 3 fondateurs de Welii. Dans cet article, on revient sur les dĂ©buts du projet Welii, la rencontre entre les 3 fondateurs, et sur les grandes Ă©tapes qui ont bercĂ© lâaventure. Merci Ă eux trois pour leurs tĂ©moignages !
Pour commencer, est-ce que vous pouvez vous prĂ©senter ? Pour vous, lâentrepreneuriat câĂ©tait une Ă©vidence ?
(Jean-Guillaume) : Je suis co-fondateur & CTO de Welii, je mâoccupe de tous les sujets dâinnovations techniques et technologiques. De base, jâai une formation de dĂ©veloppeur back-end Ă Epitech et ce sont plusieurs passages en startups qui mâont donnĂ© envie de me lancer dans lâentrepreneuriat ! Dans des structures early stage, les responsabilitĂ©s sont beaucoup plus importantes. On nâest pas venus uniquement pour coder, on peut contribuer Ă pleins de choses comme le produit, la vision et mĂȘme la stratĂ©gie de lâentreprise.
(Vincent) : De mon cĂŽtĂ©, je suis le CEO. Jâai grandi dans une famille dâentrepreneurs, en voyant mon pĂšre et mon grand-pĂšre discuter de stratĂ©gie Ă longueur de journĂ©e. Jâai commencĂ© dans lâentreprise familiale, dans les spiritueux, tout en bas de lâĂ©chelle puis jâai voulu sortir un peu de ce milieu-lĂ , et câest comme ça que je suis arrivĂ© chez Reachfive, dans la tech. On Ă©tait 3, puis on est allĂ©s jusquâĂ la SĂ©rie A avec une cinquantaine dâemployĂ©s !
(Killian) : Et pour finir, moi je suis le directeur commercial. Je gĂšre tout ce qui va toucher aux clients existants, aux nouvelles opportunitĂ©s de business et aux Ă©quipes revenus. La tech, Ă mon niveau, câest une deuxiĂšme carriĂšre puisque jâai Ă©tĂ© handballeur pro Ă Chambery ! Ce qui mâa construit depuis mes 13 ans, câest le sport de haut niveau. Câest Ă la fin de ma carriĂšre que jâai Ă©tĂ© attirĂ© par la tech et par les startups ! En fait, elles ont un peu la mĂȘme temporalitĂ© que le sport de haut niveau. Par exemple, la vie et la trajectoire dâune startup câest environ 7 ans, plus ou moins comme la carriĂšre dâun sportif. Il y a le mĂȘme rapport de vitesse, dâengagement et finalement, on retrouve beaucoup de similaritĂ©s entre ces milieux : le rapport Ă lâĂ©chec, la remise en question,âŠ
Comment est-ce que vous vous ĂȘtes rencontrĂ©s ? Et comment est nĂ© Welii ?
(Vincent) : Sur Tinder ! (rires)
(Jean-Guillaume) : Avec Vincent, on sâest rencontrĂ©s en novembre 2020, grĂące Ă un ami dâĂ©cole. Ă lâĂ©poque, il cherchait un CTO pour un projet de gestion des logiciels en entreprise. On mâavait dĂ©jĂ prĂ©sentĂ© un produit similaire un an plus tĂŽt, mais la personne nâĂ©tait pas prĂȘte pour lancer sa boite. DeuxiĂšme opportunitĂ© sur le mĂȘme sujet, je me suis dit quâil fallait y aller !
(Killian) : Quand le WeWork La Fayette a ouvert, jâĂ©tais parmi les premiers rĂ©sidents avec Vincent et il se trouvait quâon avait pas mal dâamis en communs dans ce bĂątiment. Mais comme Ă lâĂ©poque, je bossais pour une autre boite et que je voyageais beaucoup, je ne le cĂŽtoyais presque pas. Et puis le bouche Ă oreille a fait son job et jâai accrochĂ© le train en cours de route ! Par contre, avec Jean-Guillaume, il se trouve quâon a un super pote en commun et quâon sâĂ©tait dĂ©jĂ rencontrĂ©s mais pas du tout par rapport Ă Welii !
(Vincent) : AprĂšs le deuxiĂšme confinement, je mâĂ©tais arrangĂ© avec ReachFive pour bosser Ă mi-temps et pouvoir commencer Ă bosser sur ce projet perso. En septembre, jâai dĂ©missionnĂ© pour me focus Ă 100% dessus. Jean-Guillaume avait dĂ©jĂ discutĂ© des problĂ©matiques de gestion des applications SaaS utilisĂ©es en entreprise avec une ancienne collĂšgue rencontrĂ©e chez Cubyn, et Ă©tant donnĂ© que ce sujet Ă©tait en plein dans lâactualitĂ© et quâil Ă©tait vouĂ© Ă croitre davantage, on sâest mis assez rapidement dâaccord sur le produit quâon voulait lancer.

Est-ce que tu pourrais nous expliquer trĂšs simplement la solution Welii pour nos lecteurs ?
(Vincent) : Chez Welii, on sâappuie sur la data et notre connaissance des habitudes dâachats pour aider les entreprises Ă acheter les logiciels les plus adaptĂ©s Ă leurs besoins, en un seul clic. ConcrĂštement, on permet Ă nos clients dâavoir une cartographie de leurs dĂ©penses (qui dĂ©pense quoi, les dates de renouvellement, etc.). A partir de lĂ , on envoie des notifications au client pour ĂȘtre alertĂ© Ă chaque renouvellement de contrat et hausse de prix. Ensuite, on les accompagne sur les renĂ©gociations de contrats, pour quâils bĂ©nĂ©ficient des meilleures conditions, bĂ©nĂ©ficiant de lâexpertise de nos acheteurs. Ainsi, des entreprises telles que Silvr ou Deezer optimisent grĂące Ă Welii, leurs process achats et peuvent optimiser jusquâĂ 35% de leur budget et gagnent en moyenne 500 heures chaque annĂ©e.
Et comment sâest construit le produit ?
(Jean-Guillaume) : Avant mĂȘme dâavoir le produit, il fallait quâon trouve de premiers clients. Et pour ça, la meilleure approche, câĂ©tait dâaller sĂ©duire le marchĂ© avec une premiĂšre maquette et un deck. Avec Vincent, on a apportĂ© nos expĂ©riences et nos inputs sur cette maquette, qui a tout de suite sĂ©duit du monde ! On ne voulait pas sâengager sur 3 ou 4 mois de dĂ©veloppement puisque de toutes façons, on avait signĂ© des contrats pour 12 mois alors quâon nâavait mĂȘme pas de Kbis ! Câest Ă partir de lĂ quâon a dĂ» apporter de la valeur rapidement. Vincent a sorti ses skills en Excel pour nous pondre un premier produit qui remontait toutes les informations quâon avait vendues sur notre deck. Ăa nous a permis de faire des allers-retours avec nos premiers utilisateurs pour sâassurer que les features quâon livrait correspondaient aux besoins. Une fois que tout Ă©tait validĂ©, il Ă©tait temps de coder.

Quels ont Ă©tĂ© les moments les plus marquants de lâaventure Welii ? Les Ă©tapes qui ont Ă©tĂ© dĂ©cisives dans votre dĂ©veloppement ?
(Killian) : De mon point de vue, le premier Ă©lĂ©ment marquant, câest le dĂ©but de la structuration de lâĂ©quipe, parce que ça correspond vraiment aux fondations de lâaventure. AprĂšs, il y a pleins dâautres Ă©vĂšnements : on peut citer le premier deal international, le premier Next40/Next120, le demi-million dâARR⊠Et puis les bons moments dâĂ©quipe, comme le sĂ©minaire, qui montrent un peu lâesprit de lâentreprise !
(Jean-Guillaume) : De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, tous les premiers clients et ĂȘtre capables dâĂ©changer avec eux en tant que clients et pas en tant que prospect. Jâaimerais bien citer Aircall aussi, ça fait vraiment partie des rĂ©ussites, alors quâon avait seulement quelques mois ! Ils nous ont donnĂ© pas mal de feedback, et ça nous a permis de dĂ©velopper la plateforme dâaujourdâhui.
(Vincent) : Comme lâa dit Killian, en septembre 2022, on avait une forte traction suite au lancement de notre offre quelques mois plus tĂŽt. Câest Ă ce moment quâon a dĂ©cidĂ© de monter lâĂ©quipe Sales & Marketing et dâentamer un process de roadshow pour aller chercher 3 millions dâeuros. Dâabord, je pense que nous nâĂ©tions pas entiĂšrement conscients de la difficultĂ© du marchĂ© financier, les conditions de levĂ©e Ă©taient dĂ©sastreuses. Avec du recul, je pense que câĂ©tait sĂ»rement le pire moment de lâhistoire de lâhumanitĂ© pour lever des fonds ! On a fini par postpone dĂšs lors quâon a commencĂ© Ă recevoir des offres pas trĂšs sĂ©rieuses. Et de lâautre cĂŽtĂ©, avoir lancĂ© lâactivitĂ© commerciale, câĂ©tait une des meilleures choses Ă mettre en place. Elle nâa pas seulement tournĂ©, mais elle a explosĂ©e et on est passĂ© de 7 Ă 30 clients en 3 mois. Ăa nous a permis de rajouter un peu de jus de cerveau, de revoir la stratĂ©gie et de pouvoir aujourdâhui, prĂ©tendre aux mĂȘmes objectifs fixĂ©s avec la levĂ©e, mais sans la levĂ©e.
En tant quâentrepreneurs, est-ce que câest difficile de garder un Ă©quilibre vie pro/vie perso ?
(Jean-Guillaume) : On a la chance de bosser dans un environnement vraiment riche, avec pleins de gens et dâentrepreneurs diffĂ©rents. On a rĂ©ussi Ă crĂ©er un tissu social autour de nous, donc forcĂ©ment, on voit moins nos amis de lycĂ©e ou nos amis dâĂ©cole, mais on voit dâautres personnes. Et puis on arrive Ă un Ăąge oĂč les relations quâon avait avant et celles que lâon a maintenant rĂ©ussissent quand mĂȘme Ă interagir entre elles.
(Vincent) : Personnellement, je nâai plus aucune distinction entre les deux, je vis pour moi et ce que jâaime. Jâadore bosser, apprendre et quand jâai besoin de prendre du temps pour moi, je pars Ă la montagne avec un ou deux copains. Travailler chez WeWork câest aussi un stimulant, donc je suis au bureau du lundi au dimanche. Mais ce qui me stimule le plus, câest de rĂ©unir et unifier des gens. Ici, ça passe par la construction de lâĂ©quipe, sâentourer de personnes qui nous ressemblent, avec les mĂȘmes valeurs et avec qui on sâaligne sur un but commun. Câest un peu comme construire une famille finalement.
(Killian) : Câest assez diffĂ©rent pour moi, jâai besoin de structurer ma semaine et de me vider la tĂȘte. Câest pour ça que jâai repris le handball en amateur, je sais que le lundi et le vendredi je dois ĂȘtre Ă lâentraĂźnement. Et puis ça me permet de parler dâautres choses avec dâautres personnes qui nâont peut ĂȘtre aucun rapport avec la tech. Jâarrive Ă garder un Ă©quilibre assez sain entre les deux pour le coup.
Une entrepreneuse ou un entrepreneur qui tâinspire particuliĂšrement ? Ou qui mĂ©riterait un prĂȘt dâhonneur ?
(Vincent) : Jean-Jacques Mbassi ! On se suit depuis des annĂ©es, il mâa croisĂ© dans les pires Ă©tats, et a su mâĂ©couter pendant tout ce temps, câest my brother ! Il sâest lancĂ© rĂ©cemment pour dĂ©velopper une solution qui va amĂ©liorer lâexpĂ©rience client en magasin et en ligne⊠Affaire Ă suivre !
(Killian) : Je dirais Rob Spiro, le fondateur du startup studio Imagination Machine. Je trouve que câest quelquâun qui a une approche assez philosophique de la tech et de lâimpact que ça peut avoir. LĂ oĂč je le trouve inspirant, câest que câest un trĂšs beau mĂ©lange entre la rĂ©ussite et la performance entrepreneuriale, qui se couple Ă une vraie volontĂ© de construire un monde oĂč tout le monde se sent bien et respecte lâenvironnement.
â
Retour aux articles


