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Portrait dâentrepreneurs : #8 Anne-Sybille Pradelles et ClĂ©ment SalaĂŒn â Formance
April 14, 2023

On ne touche jamais lâargent et on ne vient pas remplacer des outils comme Stripe, Paypal ou Ayden. ConcrĂštement, nous construisons une infrastructure de paiement open source (et plus prĂ©cisĂ©ment ce quâon appelle un âledgerâ ou base de donnĂ©es pour les transactions financiĂšres) pour les fintech et plateformes qui font bouger de lâargent en ligne.
Ils sont le cĆur de la fondation, celles et ceux qui nous font partager leurs plus belles aventures et leurs plus difficiles challenges, dont nous adorons suivre lâĂ©volution, comprendre le produit, analyser le marché⊠Focus sur nos entrepreneuses et entrepreneurs Ă travers une sĂ©rie de portraits. â€
Nous avons rencontrĂ© ClĂ©ment SalaĂŒn et Anne-Sybille Pradelles, fondateurs de Formance, rĂ©cent laurĂ©at de notre PrĂȘt Dâhonneur de 100KâŹ. Formance, câest une plateforme open-source pour les Ă©quipes engineering et produit des fintechs et plateformes afin de leur permettre de construire et tracker leurs flux de paiement. Un produit assez complexe dans son ensemble, mais trĂšs bien expliquĂ© par ses deux fondateurs !
Dans cet article, on revient sur la crĂ©ation du projet Formance et sur les grandes Ă©tapes qui ont bercĂ© lâaventure, mais on a aussi parlĂ© open-source et fintech.
Merci Clément et Anne-Sybille pour vos témoignages !
Comment est nĂ© le projet Formance et comment vous-ĂȘtes vous rencontrĂ©s ?
ClĂ©ment : Le projet Formance est nĂ© en partie de mon expĂ©rience chez Selency, oĂč jâĂ©tais en charge de construire et faire scaler lâinfrastructure de paiement pour lâadapter notamment Ă lâĂ©volution des offres et Ă la stratĂ©gie de la marketplace. Ă lâĂ©poque, nous avions implĂ©mentĂ© des solutions classiques permettant dâaccepter et processer les paiements en ligne, tels que Stripe ou encore MangoPay, qui marchent trĂšs bien. Le challenge qui sâest rapidement posĂ© concernait lâĂ©tape dâaprĂšs : lâallocation des montants reçus liĂ©s aux commandes et leur suivi, notamment dans des cas spĂ©cifiques incluant des remises promotionnelles, des retours produit ou encore des niveaux de commissions diffĂ©rents dâun vendeur Ă un autre. Câest de lĂ quâest venue lâidĂ©e de âproductiserâ ce back-end pour les paiements et le suivi des flux dâargent. En parlant avec certains de mes pairs dans dâautres marketplaces et plateformes, je me suis rendu compte quâaucune solution sur lâĂ©tagĂšre nâexistait pour gĂ©rer cette problĂ©matique et que tout devait ĂȘtre construit in-house.
Anne-Sybille : Avant de rejoindre Formance, je travaillais en tant que COO chez Alsid, une startup opĂ©rant dans la cybersĂ©curitĂ©. Jâavais rejoint le projet alors que nous nâĂ©tions que 4 et jâai eu la chance de faire grossir lâentreprise jusquâĂ son rachat en 2021, lorsque nous avions atteint plus de 120 collaborateurs. Au moment du rachat et de la phase de post-merger, je savais que je voulais repartir from scratch â toujours sur un projet trĂšs tech, sur du B2B software. Jâai Ă©tĂ© mise en relation par un de nos business angel avec ClĂ©ment, qui avait dĂ©jĂ commencĂ© Ă construire le produit et Ă faire YC, et depuis, nous sommes une douzaine dans lâentreprise.
Comme votre produit est assez complexe, pouvez-vous lâexpliquer pour nos lecteurs moins aguerris ?
Anne-Sybille : Formance, câest un outil pour les plateformes et applications qui font bouger de lâargent en ligne (FinTech, marketplace, etc.), Ă destination des Ă©quipes produits et ingĂ©nieurs pour les aider Ă construire et tracker leurs flux de paiement entre la phase dâencaissement et de dĂ©caissement. On ne touche jamais lâargent et on ne vient pas remplacer des outils comme Stripe, Paypal ou Ayden. ConcrĂštement, on est la tuyauterie interne entre la phase dâencaissement et celle de dĂ©caissement. Aujourdâhui, ce sont les Ă©quipes dâingĂ©nieurs qui doivent construire elles-mĂȘmes cette brique permettant de faire la rĂ©partition des montants reçus et le dispatch des flux. JusquâĂ prĂ©sent, il nâexistait pas de solution sur lâĂ©tagĂšre pour rĂ©pondre Ă ce type de problĂ©matique.
Par exemple, lorsque Deliveroo reçoit 30$ sur son compte Stripe Connect, il faut que cet argent soit rĂ©parti entre les diffĂ©rentes parties prenantes. Typiquement, 20$ pour le restaurateur, 5$ le livreur, 3$ pour le provisionnement des taxes, et 2$ de commission pour Deliveroo. On vient apporter un ensemble dâoutils qui va permettre de construire et tracker ces flux de bout en bout et Ă la fin de dire âil faut redispatcher tant Ă tel et tel acteurâ.

Quels ont Ă©tĂ© les moments clĂ©s de lâaventure Formance et quelles Ă©tapes ont Ă©tĂ© dĂ©cisives dans son dĂ©veloppement ?
ClĂ©mĂ©nt : AprĂšs Y Combinator, nous avons suivi notre feuille de route et construit entiĂšrement le produit. Nous lâavons ensuite testĂ© avec une dizaine dâentreprises, jusquâĂ ce que nous puissions passer en production avec chacune dâentre elles. Le produit est finalement restĂ© trĂšs proche de son concept initial, mais nous avons Ă©voluĂ© dans les modalitĂ©s de migration et la façon dâaider les utilisateurs Ă utiliser le produit et Ă construire leurs flux. Nous avons dĂ©cidĂ© de nous concentrer sur les fintechs et plateformes en premier lieu pour accĂ©lĂ©rer notre phase de commercialisation, car ce sont des structures qui ont besoin de notre solution dĂšs la construction de leur produit.
Anne-Sybille : LâannĂ©e derniĂšre, nous avons concentrĂ© nos efforts sur le dĂ©veloppement du produit. Nous construisons une infrastructure de paiement (et plus prĂ©cisĂ©ment ce quâon appelle un âledgerâ, ou base de donnĂ©es pour les transactions financiĂšres) ; donc câest indispensable de sâassurer que le produit est bulletproof avant de le sortir en production et de le dĂ©ployer chez nos premiers clients.
ClĂ©ment : Aujourdâhui, nous ciblons deux types dâentreprises en fonction de leur niveau de maturitĂ©. Dâune part les start-ups, qui sont en train de construire leur produit ou application et qui ont besoin dâun ledger, Ă savoir dâun systĂšme leur permettant de tracker en dĂ©tail lâensemble de leurs flux financiers entrants et sortants. Et dâautre part, des scale-ups qui avaient dĂ©jĂ construit un ledger in-house, mais qui se rendent compte que celui-ci ne passe pas Ă lâĂ©chelle pour implĂ©menter par exemple de nouvelles features ou ouvrir de nouvelles plaques gĂ©ographiques.
Vous dĂ©veloppez votre solution en Open-source, pourquoi ? Et selon vous, en quoi câest une force pour Formance ?
ClĂ©ment : La majoritĂ© de notre acquisition se fait par les Ă©quipes ingĂ©nierie et produit. Elles ont une appĂ©tence pour ce type de produits et cherchent souvent, et dans un premier temps, des solutions en open-source. Ăa nous permet Ă©galement de crĂ©er de la confiance chez nos utilisateurs, car lâopen-source permet dâavoir une vue complĂšte sur le code du produit et donc dâen avoir une pleine maitrise. De plus, le produit que nous dĂ©veloppons est trĂšs modulaire. Il peut sâappliquer Ă beaucoup de cas dâusage diffĂ©rents, et nous pouvons ainsi nous appuyer et tirer profit des contributions de nos utilisateurs et clients pour dĂ©velopper de nouvelles fonctionnalitĂ©s ou connecteurs par exemple.
Anne-Sybille : La solution que nous dĂ©veloppons est business-critical. La problĂ©matique du âbuild or buyâ est frĂ©quemment Ă©voquĂ©e dans les Ă©changes que lâon a avec les Ă©quipes engineering. Elles souhaiteraient dâun cĂŽtĂ© construire elle-mĂȘme cette brique, car elle est stratĂ©gique, mais de lâautre, cela prend Ă©normĂ©ment de temps de la construire correctement. Lâopen source leur permet alors de garder lâownership de cette brique tout en leur Ă©vitant de reconstruire tout par eux-mĂȘmes.

Quel a été votre meilleur souvenir avec Formance ?
Clement : Dâabord, ça nous rend toujours trĂšs heureux de voir que des gens contribuent au code source du produit !
Anne-Sybille : Un excellent souvenir, câest quand un de nos users â une fintech basĂ©e Ă Porto Rico â sâest onboardĂ© tout seul et a dĂ©ployĂ© le produit en 2 semaines en complĂšte autonomie. GrĂące Ă la documentation en ligne, les Ă©lĂ©ments de notre page Github et notre Slack âFormance communityâ, oĂč nos users peuvent poser des questions et Ă©changer entre eux, le process dâintĂ©gration se fait assez simplement. Ce qui a Ă©tĂ© surprenant, câest que dâhabitude, les entreprises nous contactent avant de dĂ©ployer notre solution car câest un produit qui reste assez complexe.
Qui souhaitez-vous voir dans la prochaine interview ?
Anne-Sybille : Anh-To et Raffi de chez Lago, sans hésitations ! Leur produit est top, et également en open-source !
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